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dimanche 12 février 2012

Baccara – épisode 6 : Mayte en solo



Suite à la dissolution du groupe « Baccara » au début des années 80, chacune des deux partenaires de l’ex-duo s’essaya à une carrière en solo. La brune Mayte Matheos fit seule la promotion d’un des derniers singles de l’ex formation : le titre « Candido » était repris sur la face B du fameux 45 tours « Sleepy time toy » qui avait fait l’objet de la polémique à l’origine de l’explosion du groupe. Souvenez-vous : Maria (la brune-tendance rousse) râlait parce que sa voix n’était pas suffisamment mise en avant sur l’enregistrement et paf, procès et retrait de 250 000 disques du marché… Mais c’était sans compter la hardiesse de Mayte (la brune) qui se débrouillait trrrrès bien toute seule et finit par assurer la promotion de la face B du single à grands coups de prestations scéniques très connotées « Lido ». Le look de la belle s’était adapté aux nouveaux codes des années 80 : minivague capillaire, gloss labial, boucles d’oreille tombantes, p’tite jupe courte au taffetas virevoltant, danseurs très « Modern Talking », jugez vous-même…

Mayte Matheos (ou "Mayte Matee", oui oui, le nom changeait parfois, allez savoir pourquoi), "Candido".

 Dans le langoureux « When I get Lonely », le look de Mayte avait sans doute atteint les sommets de la vague eighties, en rouge et noir à en faire pâlir Jeanne Mas, les magnifiques épaulettes toutes de floches assorties en prime…

Mayte Matheos - "When I get loneley"

Quant au très étonnant « I do I do », euh comment dire, ci-dessous un vidéo-reportage en Espagnol autour de la promotion de ce titre, comment dire… jugez encore vous-même, il y a matière à… comment dire… euh… commentaires…

Mayte Matheos ) "I do I do"

Mayte la brune sortit aussi l’album « Spanish Dreams », de facture plus… qualitative, dirons-nous. Malgré la qualité effectivement indéniable de ce LP constitué essentiellement de reprises de standards latino-hispaniques, le succès fut mitigé. L’album fit l’objet d’une deuxième sortie sous le titre « Noche Latina » et se vit assortir d’un « Gracias a la vida » revisité à la sauce Mayté, cover d’un des titres mythiques de Joan Baez, repris aussi par la légendaire chanteuse argentine Mercedes Sosa (décédée en 2009). Pour rappel, cette chanson illustrait, à l’époque de sa sortie en 1974, le message d’espoir de Joan Baez aux chiliens sous la dictature de Pinochet.

Mayte Matheos - "Gracias a la vida"

Joan Baez - "Gracias a la vida" (live en 2000)

Mercedes Sosa - "Gracias a la vida"

Pendant ce temps, la brune-tendance rousse Maria Mendiola tentait elle aussi de se lancer dans une carrière solo. Mais ça, ce sera pour un prochain épisode de votre feuilleton « Baccara, the story ». Eeeh oui, tout vient à point à qui sait attendre et votre blog « Mais que sont devenus ces gens » sait entretenir le suspense, hé hé…

mercredi 8 février 2012

Baccara – épisode 5 : la séparation


Le procès intenté par Maria Mendiola (la brune-tendance rousse) à son producteur, aussi mari de l'autre duettiste Mayté Matheos (la brune), fut l'élément déclencheur de la dérive de Baccara. Tensions et disputes jalonnaient le quotidien de la formation, qui tenta vaille que vaille de porter dignement la promotion de son dernier album sur les plateaux de télévision dont les invitations se raréfiaient.

Les responsables de la RSCA, maison de disques de la formation, décidèrent finalement de ne pas renouveler leur contrat.

Les membres du duo se séparèrent en 1981 pour chacune tenter de construire une carrière solo.

Des tentatives peu concluantes aboutirent à la création de deux nouvelles formations « Baccara », qui coexistent toujours aujourd’hui et ce depuis trois décennies, dans une confusion surréaliste… Plus de 30 ans après la séparation, on ne sait toujours pas vraiment laquelle des deux fondatrices originelles – Mayté la brune ou Maria la brune-tendance rousse – peut se targuer de détenir le blason officiel de l’appellation « Baccara »…








Baccara, la résurrection : tel est le titre de la saison 2 d’une série passionnante et riche en rebondissements, très prochainement sur votre écran. Plus de 30 ans de passions, bonheurs, douleurs, succès, dérives, trahisons, réconciliations... ne  manquez pas la suite de la grande saga « Baccara, the Story » sur votre blog « Mais que sont devenus ces gens »…

lundi 6 février 2012

Baccara – épisode 4 : le clash



Le single « Sleepy Time Toy » tiré de l’avant-dernier album (« Colours ») du duo Baccara originel fut à l’origine d’une dispute fatale au sein de la formation, plus précisément entre le producteur de Baccara – marié à la brune Mayté Matheos – et l’autre pendant du duo, la « brune-tendance rousse » Maria Mendolia. Cette dernière contesta le mixage studio de la chanson, qui laissait peu de place à sa voix au profit de celle de Mayté. Frustrée d’être artistiquement reléguée au second plan sur les enregistrements, Maria (la brune tendance rousse) intenta un procès qui se solda par le retrait de 250 000 exemplaires du nouveau single « Sleepy Time Toy » de Baccara dans les bacs des disquaires. Il s’en suivit un nouveau mixage vocal pour rééquilibrer la présence des deux voix.  Remis sur le marché, le titre ne rencontra que peu de succès.

Baccara – « Sleepy Time Toy », 1980.

Ce mixage en faveur de la voix de Mayté résultait-il d’un favoritisme de son producteur et...  mari ? Comment Mayté la brune géra-t-elle ce conflit avec sa partenaire de scène et amie Maria la brune-tendance rousse?

Lors d’un entretien télévisé sur une chaîne de télévision espagnole dans les années 80, Mayté Matheos expliqua que ce conflit (qu’elle qualifia de « tragique ») n’était pas entre deux femmes partenaires de scène, mais bien entre une des deux performeuses (Maria) et un producteur, en l’occurrence le mari de l’autre duettiste (Mayté).

Interview de Mauté Matheos sur une chaîne de télévision espagnole dans les années 80

Quelques  années plus tard, lors d’un interview avec une radio espagnole, Mayté (la brune) évoquait la naissance du duo en précisant « Moi je ne savais pas parler anglais, et ma partenaire ne savait pas chanter (ndr : !) (…) Si vous écoutez bien les enregistrement studio de nos titres originaux de l’époque, c’est toujours moi qui les portait vocalement ». Une déclaration qui a le mérite d’être claire sur la perception qu’avait Mayté des capacités vocales de sa copine …

Le single « Sleepy Time Toy » remanié fit partie du quatrième et dernier album du duo dans sa formation initiale. Mixant les genres et tentant de s’adapter aux nouveaux beats de la pop synthétique, ce style musical hybride ne convainc plus les foules. L’album ne fut même pas distribué dans les pays anglo-saxons. Les tensions au sein de la formation Baccara étaient à leur comble et le dernier album du duo originel – « Bad Boys », fut réalisé avec d’autres producteurs.


Ni l’album ni son titre-phare - « Colorado » - ne furent un succès. Dans leurs apparitions télévisées pour défendre ce titre, on assistait déjà visuellement à la fin du duo. Les deux chanteuses se la jouaient solistes chacune dans leur bulle, sans la chorégraphie coordonnée qui avait forgé la griffe du duo dans toutes ses performances scéniques antérieures.

Baccara - "Colorado", 1980.

Qu’allait devenir Baccara dans ce contexte de disputes, de tensions et de chutes des ventes ? A quel avenir était promu ce duo qui, encore un an plus tôt, brillait dans le firmament des étoiles du show-business européen ? Tous les détails dans le prochain épisode de votre grande série « Baccara The Story », bientôt sur votre blog « Mais que sont devenus ces gens ? »...

dimanche 5 février 2012

Baccara - épisode 3: le déclin.


Le single « Parlez-vous Français » fut repris sur le deuxième album de Baccara, au titre toujours bien évocateur « Light My Fire »… Après avoir affirmé « oui monsieur, je peux boogie boogie toute la nuit », voilà donc que les deux grâces invitent à « allumer leur feu »… L’album est distribué dans toute l’Europe avec un succès moins marquant que le premier opus, même si la percée resta honorable au Danemark, en Suède, en Belgique et en Allemagne. Le duo fit de nombreuses apparitions dans les deux principaux shows télévisés de variété du Vieux Continent, les cultissimes « Sacha Distel Show » au Royaume Uni et « Musikladen » en Allemagne.
En 1978 sortit le single « The Devil Sent You to Lorado », traduit en espagnol pour les charts ibériques et au succès européen affirmé.

Baccara – « The Devil sent you to Lorado »,  1978
Un troisième album - « Colours » - sortit en 1979, avec un succès plus mitigé et des ventes plutôt décevantes, à l’heure où le style « Eurodisco » commençait à être supplanté par les vagues funky et new-wave annonciatrices d’une nouvelle ère pop.
C’était le temps des débuts de Duran Duran et des premiers succès d’Orchestral Manœuvres in the Dark (OMD).
Le single « Sleepy Time Toy » fut l’objet d’une dispute fatale au sein du duo, plus exactement entre le producteur – marié à la brune Mayté Matheos – et l’autre duettiste de la formation, la « brune-tendance rousse » Maria Mendolia…

Vous voulez écouter cette chanson ? Et savoir pourquoi elle fut à l’origine d’un événement majeur dans l’histoire de Baccara? Vous voulez tout apprendre des polémiques qu’elle suscita et des terribles conséquences qui s’en suivirent ? Ne manquez pas l’épisode 4 de la grande saga « Baccara, the story », prochainement sur votre blog « Mais que sont devenus ces gens ? »…

samedi 4 février 2012

Baccara- épisode 2 : 1978, « Good evening Europe ! ».



En 1978, le duo Baccara connut un succès immédiat. Cette formation originelle était constituée de la brune Mayte Matheos et de la brune-tendance rousse Maria Mendiola.
C’est cette dernière qui eut l’idée originelle de former un duo, à l’époque où les deux copines faisaient partie des ballets chorégraphiés de la chaîne de télévision espagnole TVE.

Après le succès fulgurant de leur premier titre « Yes sir, I can boogie », les producteurs allemands du duo décidèrent de se lancer dans l’aventure de l’Eurovision, histoire de renforcer l’assise du groupe dans les charts d’Europe centrale. Le Luxembourg, parfait compromis entre les sensibilités germanique et latines, était stratégiquement le pays idéal à représenter au Concours. Le coup de marketing fut payant puisque même si le titre « Parlez-vous Français » ne remporta pas le Concours, il connut un succès commercial honorable en Europe occidentale.
La version studio fut retravaillée pour la prestation live à l’Eurovision qui ne pouvait pas dépasser les 3 minutes. Le rythme fut légèrement accéléré et les paroles introductives raccourcies. 
Le résultat :
…une prestation dynamique, tout en classe et en… essoufflements,…

« Parlez-vous Français » en live au Concours Eurovision 1978.


… et une 7ème position honorable  - le duo se vit octroyer le maximum des points de l’Espagne (ben tiens), du Portugal et d’Italie – derrière le fameux « A-bi-ni-bi » d’Izar Cohen & Alpha Beta, qui rafla la victoire haut la main pour Israël.

Izar Cohen & Apha Beta - "A-ba-ni bi", gagnant du Grand Prix Eurovision de la Chanson en 1978


Sans avoir décroché le Grand Prix, le « Parlez-vous Français » de Baccara est devenu culte auprès des fans de l’Eurovision, qui l’entonnent encore aujourd’hui à grands coups de « aha » entre chaque phrase…

2008 - Mayté Mathéos et Paloma Bianco (l’actuelle partenaire de Mayté la brune dans un des deux duos Baccara d'aujourd'hui… oui, ça paraît compliqué mais si vous suivez bien tous les épisodes, vous verrez, tout sera limpide) entonnent le refrain de « Parlez-vous Français » a capella, en chœur avec une délégation de fans espagnols de l'Eurovision.


La période « Parlez-vous Français » marqua l’apogée de la courte mais intense carrière du duo originel.  Il s’ensuivit néanmoins un nouveau tube... si si... mais il va falloir attendre un peu pour le (re)découvrir… 

Révélations, passions, trahisons, ne manquez pas les prochains épisodes du feuilleton « Baccara, the Story », bientôt sur votre blog « Mais que sont devenus ces gens »…

jeudi 2 février 2012

Baccara épisode 1: 1977, la genèse.



Au Moyen Age en Italie, le mot "baccara" signifiait "zéro". Certains étymologistes y voient l'explication de l'attribution du même nom au jeu de cartes bien connu. Encore aujourd'hui, les règles du Baccara stipulent que le roi, la reine, le valet et le 10 ont une valeur nulle, égale à zéro.
En 1954, la maison Meilland, entreprise horticole française aujourd’hui la plus puissante au monde, baptisait « Baccara » sa nouvelle variété de rose, un hybride de thé aux fleurs d’un rouge profond et intense.

En 1977, un producteur allemand baptisait « Baccara » la formation musicale qu’il découvrit lors d’une soirée-spectacle dans un hôtel des îles Canaries. Deux jeunes femmes y interprétaient des chansons traditionnelles espagnoles en esquissant des pas de flamenco.

Les deux copines s’étaient rencontrées quelques années auparavant sur les plateaux de la télévision nationale espagnole, où elles figuraient comme danseuses dans des shows de variétés. Elle quittèrent ensemble ce premier emploi pour former un duo qu’elles inaugurèrent sur la scène d’un night-club de Zaragoza. Jugées « trop élégantes » pour le style du club, elles migrèrent aux Iles Canaries pour aboutir à l’hôtel « Tres Islas », essentiellement fréquenté par des touristes allemands. 

Un soir de l’été 1977, un certain Leon Deane repéra les deux artistes de ses yeux de chasseur d’étoiles montantes. Producteur de variétés en Allemagne, il flaira immédiatement le potentiel des deux grâces au charisme ibérique. Ce fut la naissance de « Baccara », un duo modelé par des producteurs allemands, subitement propulsé dans le show-biz aux confins des années disco.

Le genre musical en était à la fin de son apogée dans un dernier élan festif mondial.  Outre-Atlantique, c’était le temps de Boney M, d’Eruption et d’Amii Steward.

 
Boney M - "Ma Baker" (1977)


Amii Steward - "Knock on wood" (1979)


En Europe, l’Allemagne semblait être l’épicentre du style « Euro-disco ». Karen Cheryl était dans sa période anglo-saxonne, toute de strass (dé)vêtue, et Sheila sortait un album-éclair de tubes avec ses copains blacks, les « B Devotion ».

Karen Cheryl - "Sing to me mama" (1978)

Sheila & B. Devotion - "Singing in the rain" (1978)

A l’aube des premiers contre-courants punks annonciateurs de la déferlante new-wave, le disco vivait ses dernières heures de gloire. Mais il y avait encore un créneau et quelques années propices pour un duo atypique dans le genre. Deux brins de fille du sud, un affriolant accent hispanique, des vocalises langoureuses, des jambes dénudées et des chorégraphies évocatrices mais jamais vulgaires, telle fut la recette d’un succès immédiat voué à l’éphémère.

Oui Monsieur, je sais « boogie boogie » tout la nuit…

Le duo débuta sa carrière discographique avec le légendaire « Yes Sir, I can boogie », enregistré aux Pays-Bas. Un refrain d’autant plus racoleur qu’elles le susurraient avec une jouissance contenue et un sourire démonstratif quand elles précisaient  « all night long »…



Le cocktail enivra immédiatement les night-clubs d’Allemagne,  des Pays-Bas, du Royaume-Uni, de Belgique, de Suisse, de France et même d’Israël. Un concept parfaitement étudié pour séduire les masses, entre accent exotique, beats basiques et arrangements « easy listening » jalonnés de violons.  Le titre fut consacré « meilleure vente de disques pour un duo féminin » dans l’édition 1977 du Guinness Book des Records. S’en suivit le single « Sorry I’m a Lady », du même acabit, au succès international plus ou moins marqué. 

Baccara - "Sorry I'm a lady" (1977)

C'était sans compter un regain d'élan dans l'éphémère mais fulgurant succès du duo, avec une apparition culte sur la scène de l'Eurovision 1978. Parlez-vous Français? On vous répondra en plusieurs langues dans la suite du feuilleton...